Pasteur de l’Eglise protestante unie de France, Responsable du service des relations avec les Églises chrétiennes de la fédération protestante de France. Cosecrétaire du Conseil d’Églises chrétiennes en France
« Je suis anglaise. Ma mère habite encore dans le village où elle est née et mon père venait d’ailleurs. Il était d’origine allemande juive. J’ai grandi dans le protestantisme, dans un pays protestant. J’ai ensuite rencontré pour la première fois dans ma vie une femme pasteur quand j’avais 14 ans, j’ai alors senti un appel. J’ai donc fait toutes mes études dans ce sens-là. Des études de langues modernes et d’histoire, sachant que je voulais de toute façon faire plus tard de la théologie. Ça a donné un sens à ma vie. Avec le développement du protestantisme en France, on voit qu’on a besoin de se connaître entre protestants. Et il y a un désir œcuménique de dire que les baptistes et les réformés ont besoin de faire connaissance. On voit, avec la création de l’église unie que les réformés et les luthériens, qui ont tout de même fait la réforme ensemble, sont en train de se dire qu’ils vont vraiment sceller leur union avec la création de l’Eglise Unie. Cela peut être un signe aussi pour notre société. Montrer que nous, chrétiens, malgré nos différences, nous savons nous écouter, nous savons ne pas toujours être d’accord, et je pense que ça aussi, c’est important. On ne travaille pas sur l’œcuménisme pour être d’accord sur tous les points. Ensemble, nous pouvons témoigner de notre foi de façons diverses. Certaines personnes vont vouloir, par exemple, comprendre Jésus-Christ à travers une très belle liturgie. Pour d’autres, on va pouvoir mieux parler de Jésus-Christ s’il y a de la musique moderne, etc. Ils sont tous en train de témoigner à Jésus-Christ à leur façon, et si on pouvait apprendre des uns des autres et faire des choses ensemble, plus souvent. Et peut-être que notre témoignage sera plus fort si on est ensemble plus souvent. J’ai dit à un collègue, à l’époque : « Mon désir de prière est viscéral ». Ça part du corps, mon désir de prière est vraiment viscéral. Ce n’est pas érotique, mais j’ai vraiment besoin de me mettre devant Dieu. Je ne sais pas si je suis en train de communiquer avec Dieu, je suis en train de prier. Et pour moi, la prière est une activité inutile et complètement essentielle. Communiquer avec Dieu, je le fais parce que sans ça, je ne suis pas. Je n’appellerais pas ça communiquer avec Dieu, mais sans cette prière structurante, je ne serais pas telle que j’aimerais être. »