Qui sommes-nous ?

Les soeurs de Pomeyrol en mars 2018

Les soeurs de Pomeyrol en mars 2018 © Apothéloz

Des sœurs, des sentinelles de prière

Les Sœurs de Pomeyrol sont consa­crées au minis­tère de la prière : être “sen­ti­nelle”, veiller par la prière dans l’Église et pour le monde.
Ce minis­tère est com­plé­men­taire des autres minis­tères dans l’Église.
La com­mu­nau­té accueille pour des retraites spi­ri­tuelles, indi­vi­duelles et col­lec­tives. Elle orga­nise des retraites pour les fêtes litur­giques, des retraites d’enfants, des ses­sions de for­ma­tion biblique, des col­loques dans le cadre du pro­gramme : ” Justice, paix et sau­ve­garde de la créa­tion”. Le grand parc de Pomeyrol per­met d’intégrer la créa­tion aux célé­bra­tions litur­giques.
La com­mu­nau­té des sœurs est élar­gie par les “Compagnons”, hommes et femmes qui s’associent au témoi­gnage des sœurs, dans leur lieu de rési­dence. Il leur est pos­sible de s’engager à vivre avec les sœurs comme “équipier-équipière” pour un temps limi­té, mais renouvelable.

Les Compagnons

La Communauté des Sœurs s’élargit en une sorte de “Tiers ordre”, les Compagnons qui vivent la même spi­ri­tua­li­té dans leur milieu fami­lial et pro­fes­sion­nel. Ils sont plus d’une cen­taine, hommes et femmes.

Leur engagement est…

“Désirant, avec l’aide de Dieu et des Compagnons, vivre la réa­li­té du Baptême, réso­lu à ne plus me pré­oc­cu­per du “moi”, de mes péchés, de mes ver­tus ou de mes besoins, je donne à Dieu toute ma vie pour que lui-même l’habite de sa pré­sence, la trans­forme de jour en jour, et l’emploie selon sa volon­té.
Je m’engage là ou je vis,
• À être un membre vivant de l’Église, Corps du Christ
• À aider la Communauté dans sa voca­tion
• À tra­vailler dans son esprit
• À suivre sa règle spi­ri­tuelle et à obser­ver la dis­ci­pline des Compagnons.”

Règle spirituelle

Que dans ta jour­née labeur et repos soient vivi­fiés par la Parole de Dieu.
Maintiens en tout le silence inté­rieur pour demeu­rer en Christ.
Pénètre-toi de l’esprit des Béatitudes :
• Joie
• Simplicité
• Miséricorde.

Discipline 

• Réserver des moments de recueille­ment chaque jour dont la réci­ta­tion des Béatitudes ou de l’Épître sur l’Amour.
• Consacrer la dîme à Dieu pour sa gloire et la géné­ro­si­té envers les frères.
• Faire une retraite annuelle dans une com­mu­nau­té chrétienne.

Wer wir sind

Wir Schwestern von Pomeyrol sind zum gebet beru­fen – inne­rhalb der Kirche und für die Welt.
Unser Auftrag ssum gebet ist eine Ergänzung zu den ande­ren Ämtern in der kirche.
Die kom­mu­nität empfängt Einzelgäste oder grup­pen zu geist­li­chen Reistzeiten. Zie orga­ni­siert Einkehrtage für kin­der und theo­lo­gische Seminare.
Ausserdem fin­den kol­lo­quien zu aktuel­len Themen statt.
Der gosse Park von Pomeyrol bie­tet gele­gen­heit zu erhol­sa­men, medi­ta­ti­ven spa­zier­gan­gen und er ges­tat­tet es gottes schöp­fung in den Ablauf der litur­gi­schen Feiern ein­zu­bin­den.
Die gemein­schaft der schwes­tern erwei­tert sich durch die com­pa­gnons leben in ihrem persön­li­chen Umfeld nach der sel­ben geist­li­chen Regel wie die Schwestern.
Compagnons kön­nen als “Equipiers/Equipières” für eine begrenzte mit den Schwestern in der kom­mu­nität leben, beten, arbeiten.

Die geistliche Regel

Bete und arbeite, auf dass Sein Reich komme.
Lass in Deinem Tag
Arbeit und Ruhe von Gottes Wort ihr Leben emp­fan­gen.
Wahre in Allem die innere Stille um in Christus zu blei­ben.
Lass Dich dur­ch­drin­gen vom Geist der Seligpreisungen :
• Freude,
• Einfachheit,
• Barmherzigkeit.

Who are we ?

Nuns, sentries of prayer

The Pomeyrol com­mu­ni­ty exists from the years pre­ce­ding the Second World War. It was at first a house with open doors. The team dwel­led there, its mem­bers lived by faith, with regu­lar times set aside during the day, for prayer ; there was the pos­si­bi­li­ty of recep­tion for whoe­ver desi­red to make a halt in their lives, and take time in God’s pre­sence.
In 1938 the exis­ting team was cal­led by the Protestant Church to ins­tall them­selves in the south of France, in the heart of the “Provence” area, on a wide spread piece of land belon­ging to the “Association of the Pasteur’s of France”.
At the begin­ning of the fif­ties, the resident team chose to make a com­mon enga­ge­ment for life, and it is thus that was born the Lutheran-Reformed Community of Pomeyrol : a small com­mu­ni­ty com­mit­ted to prayer and recep­tion, with its mem­bers being of Lutheran and Reformed ori­gin. The order of Pomeyrol is at present a mem­ber of the French pro­tes­tant Federation. The minis­try of the com­mu­ni­ty is com­ple­men­ta­ry to other minis­tries of the church.
All are wel­come, not without a cer­tain dis­cern­ment, into this com­mu­ni­ty of prayer. A true oecu­me­ni­cal wel­come.
The com­mu­ni­ty receives indi­vi­dual people or groups for spi­ri­tual retreats. It orga­nises retreats for the litur­gi­cal feasts, retreats for chil­dren, and ses­sions for theo­lo­gi­cal and bibli­cal for­ma­tions, and col­lo­quies in the pro­gram “Justice Peace and the Protection of the Creation”. Pomeyrol’s large park is well fit­ted to inte­grate nature into a litur­gi­cal celebration.

The Companions

The order of Pomeyrol extends also to a sort of Lay Order. The com­pa­nions who live the same spi­ri­tua­li­ty in their fami­ly and work sur­roun­dings There are more than one hun­dred com­pa­nions, men and women from dif­ferent continents.

Teams

It is also pos­sible to live with the sis­ters as a team wor­ker for a limi­ted time , even on a rene­wal basis.

The Spiritual Rule

Pray and work so that He rei­gns.
May your day’s work and your rest be invi­go­ra­ted by the Word of God.
In all things keep that inward silence to remain in Christ
Be filled by the spi­rit of the Beatitudes :
• Joy
• Simplicity
• Mercy.

Historique de la Communauté de Pomeyrol

L’humble et hési­tant début de la Communauté de Pomeyrol fut un essai de Maison de retraite ouverte à Saint-Germain en Laye, près de Paris, en novembre 1929, dans une mai­son appar­te­nant à l’Association des pas­teurs de France, où le rez-de-chaussée fut loué. Il n’était pas encore ques­tion de Communauté, mais sim­ple­ment d’organiser deux petites cel­lules et un ora­toire pour ceux qui dési­raient soli­tude et silence.

Cet essai fut mar­qué par une double ins­pi­ra­tion : celle du Tiers ordre des Veilleurs du Pasteur Wilfred Monod et celle du scoutisme.

Entre les deux guerres, le scou­tisme appor­ta à la jeu­nesse le sens et le goût de la vie com­mu­nau­taire, de son rythme, de ses litur­gies, la pra­tique des dis­ci­plines spi­ri­tuelles — en par­ti­cu­lier du silence et des offices quo­ti­diens, le cli­mat d’une vie pauvre mais géné­reuse, simple mais har­mo­nieuse, joyeuse dans l’amour fra­ter­nel et les humbles ser­vices. La plu­part des pre­mières rési­dentes, aides et retrai­tants de Pomeyrol furent issus du scou­tisme ; cela explique son minis­tère par­ti­cu­lier par­mi les jeunes.

Le petit essai de Saint-Germain-en-Laye se déve­lop­pa. On vivait par la foi comme Georges Muller, des dons volon­taires des retrai­tants qui, peu à peu venaient. « Mettez-moi à l’épreuve, dit Dieu, et vous ver­rez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si je ne répands pas sur vous ma béné­dic­tion en abon­dance » (Malachie 3 : 10)

Georges Muller et cette Parole à la base de l’organisation finan­cière de la Maison. On vou­lait « voir », on vit. On fit ain­si d’étonnantes décou­vertes à la fois finan­cières et mystiques.

En mars 1937, par le secré­taire géné­ral de l’Association des pas­teurs de France, qui avait reçu en don la pro­prié­té de Pomeyrol, le Comité de Nîmes adres­sa voca­tion à la Retraite de Saint-Germain-en-Laye, pour ouvrir une seconde Maison ; une rési­dente y fut déléguée.

En sep­tembre 1939, dès la décla­ra­tion de guerre, la Maison de Saint-Germain-en-Laye fut réqui­si­tion­née. On se grou­pa à Pomeyrol, dans le châ­teau, et, pen­dant l’hiver 1939–1940, naquit la pre­mière ten­ta­tive de créer une véri­table Communauté. Une ses­sion de for­ma­tion fut ébau­chée, à laquelle vinrent se joindre, pen­dant un mois, les deux pre­mières sœurs de Grandchamp.

La guerre devait ame­ner la perte des deux équi­pières qui s’engagèrent dans des ser­vices de guerre, et la fer­me­ture défi­ni­tive de Saint-Germain-en-Laye ; Antoinette Butte res­ta seule avec deux aides. Un tra­vail intense se concen­tra à Pomeyrol : retraites nom­breuses, camps, congrès, ren­contres diverses, accueil aux réfu­giés, aux fugi­tifs, acti­vi­tés de l’Église en zone Sud.

De 1940 à 1944, mal­gré les condi­tions dif­fi­ciles, ont séjour­né à Pomeyrol plu­sieurs cen­taines de per­sonnes. Il s’est tenu une qua­ran­taine de retraites. L’équipe com­mu­nau­taire tint tête à six occu­pa­tions mili­taires sans inter­rompre ni sa vie litur­gique, ni son tra­vail. Mais, le 28 février 1944, elle fut expul­sée en quatre heures par les troupes alle­mandes, ne pou­vant empor­ter que le linge, les cou­ver­tures, la vais­selle. Réfugiées dans un mas proche, les trois rési­dentes conti­nuèrent la vie de prière et leur acti­vi­té : large accueil à tous, quelques retraites indi­vi­duelles ou col­lec­tives.
À la Libération, le domaine de Pomeyrol fut pillé, sac­ca­gé, occu­pé par les F.F.I., puis réqui­si­tion­né et occu­pé par un Centre d’hébergement d’Arabes à rapa­trier. C’est seule­ment en mars 1946 que le domaine fut ren­du enfin à l’Association des pas­teurs de France. Château sac­ca­gé, parc bou­le­ver­sé : 1 500 arbres abat­tus pour ins­tal­ler les bara­que­ments, 700 m³ de trous, tran­chées et abris, enche­vê­tre­ments de plu­sieurs kilo­mètres de bar­be­lés. Devant ce désastre, on fut ten­té d’abandonner le domaine. Pomeyrol valait-il la peine d’un pareil effort ? Était-il impor­tant pour Église de France ?

Consulté, le pré­sident Marc Boegner, qui avait logé plu­sieurs fois à Pomeyrol pen­dant la guerre, répon­dit par un seul mot : « Incontestablement ! », et il vou­lut bien remettre à Pomeyrol un don qu’il venait de rece­voir pour parer aux pre­mières urgences.

Communauté de Pomeyrol

Un Foyer d’enfants aban­don­nés s’installa dans le châ­teau sac­ca­gé. C’est pour­quoi lorsque, en 1947, l’équipe du rendre aux pro­prié­taires le mas qui l’avait abri­tée, elle se trou­va sans gîte ni res­sources. Elle s’installa dans les bara­que­ments alle­mands à l’abandon depuis trois ans, où les toits lais­saient pas­ser l’eau. On vécut dans une très grande pau­vre­té, sur des paillasses et des châ­lits de bois avec quelques cou­ver­tures de sol­dats et des capes scoutes.

Un petit pavillon de chasse du parc, au toit effon­dré, fut res­tau­ré. L’une des rési­dentes y pas­sait l’hiver, tenant ain­si la vigile de prière et l’accueil, tan­dis que les deux autres gagnaient leur vie ailleurs. Appelées par de nom­breux amis d’Alsace, de nom­breuses retraites col­lec­tives (douze à qua­torze en trois mois) furent orga­ni­sées à Rothau, dans une mai­son de repos prê­tée par les Diaconesses de Strasbourg.
Fallait-il se trans­por­ter en Alsace, où tout était plus facile, la vie maté­rielle et un large minis­tère assu­rés, des locaux viables ? Contre toute rai­son rai­son­nable, un impé­ra­tif inté­rieur main­tint la petite équipe à Pomeyrol, dans la soli­tude et la pauvreté.

En novembre 1951, les trois rési­dentes se consa­crèrent à vie, s’engageant mutuel­le­ment et rece­vant l’imposition des mains. L’équipe com­mu­nau­taire deve­nait la Communauté reli­gieuse de Pomeyrol. Et, le 11 sep­tembre 1955, à 7 heures du matin, dans le cloître des Cyprès, une qua­trième Sœur fit pro­fes­sion solen­nelle en pré­sence du Président Régional de l’Église réfor­mée de France, le pas­teur E. Barde, et reçu l’imposition des mains de sept pas­teurs pré­sents, chiffre symbolique.

Un peu plus tard, répon­dant à un appel impé­rieux, deux sœurs assu­rèrent, pen­dant trois hivers, une pré­sence au milieu du conflit algé­rien, soit à Alger avec la Cimade, soit à Kénadza, au sud de Colomb-Béchar, aux confins du Sahara.

En 1953, le Conseil régio­nal de l’église réfor­mée recon­naît offi­ciel­le­ment la Communauté reli­gieuse de Pomeyrol et lui donne la Délégation pastorale.

Pomeyrol voit croître d’année en année le nombre des retrai­tants, croyants de toutes confes­sions ou libres-penseurs, y com­pris des laïcs et reli­gieux catho­liques et ortho­doxes. Vouée au « tra­vail à la base » dans tous les domaines, la Communauté pra­tique un œcu­mé­nisme de per­ma­nent, dans une Provence toute catho­lique et un Languedoc hugue­not. Elle célèbre avec fer­veur les grands mys­tères de la foi aux fêtes de l’année litur­gique et y entraîne de nom­breux fidèles. Les pas­teurs de la région y viennent beau­coup et l’utilisent pour leur minis­tère, les prêtres de même ; Des paroisses de toute la France font appel à elle pour des vigiles de prières, des retraites ou la pré­di­ca­tion. Le culte domi­ni­cal est célé­bré chaque dimanche, ain­si que la Sainte Cène.

Pomeyrol est le lieu où l’on vient se res­sai­sir, trou­ver le calme néces­saire à cer­tains tra­vaux intel­lec­tuels ou à l’orientation d’une vie.
La Communauté est asso­ciée à la vie de l’Eglise pro­tes­tante unie de la région.

Des ménages se sont peu à peu ins­tal­lés autour de Pomeyrol. Le vil­lage fait appel aux Sœurs pour des visites et des piqûres. Des ami­tiés pro­fondes se sont nouées. Les dons en nature, géné­reux, comme ceux des chas­seurs, aident à vivre.

Pomeyrol a donc une acti­vi­té poly­va­lente qui se déve­loppe orga­ni­que­ment. Les choses naissent autour d’elle, d’elles-mêmes, par un pro­ces­sus vital et nor­mal, celui d’une cel­lule vivante qui pro­li­fère. La cel­lule ini­tiale attire les hommes et leurs res­sources les mets à l’œuvre. Lenteur patiente d’un tra­vail qui, bien fait, en engendre un autre.

Dieu dirige, la prière couve, les hommes travaillent.

Ceci est impor­tant : ne pas cher­cher « à faire ». C’est Dieu qui fait. « Ne cherche pas à faire le bien, sois en Dieu ; et le bien tom­be­ra lui-même de ta vie, comme le fruit tombe de l’arbre. »

Le rôle essen­tiel d’une petite com­mu­nau­té de femmes est d’être matrice ; elle est une cel­lule vivante qui trans­met la vie.

D’après les Cahiers de Pomeyrol n° 8
Réédition du n° 6/1977 de « Foi et Vie »
Pages 74 à 78

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