Frère Aloïs : “Provoquer un échange des dons”

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Frère Aloïs © DR

Se conten­ter de prier ensemble pen­dant la semaine de l’unité des chré­tiens ne peut pas être consi­dé­ré comme suf­fi­sant. Certes, c’est le pre­mier pas, c’est même le plus essen­tiel et la source de tous les autres. Mais il faut qu’il en entraîne d’autres. Sinon cette prière d’une Semaine de jan­vier risque de deve­nir un peu for­melle, par­fois même de tran­quilli­ser la conscience de ceux qui demeurent sépa­rés pen­dant tout le reste de l’année. Nous devons reve­nir à l’esprit des com­men­ce­ments de cette semaine, son pro­mo­teur en France, l’abbé Couturier, dans les années 1930, ne la voyait pas comme un but en soi mais comme une démarche per­met­tant d’aller plus loin.

Nous sommes éton­nés de consta­ter que ceux qui passent ensemble quelques jours sur la col­line ‑qu’ils soient ortho­doxes, pro­tes­tants ou catho­liques – se sentent pro­fon­dé­ment unis, sans pour autant res­treindre leur foi au plus petit déno­mi­na­teur com­mun ni non plus nive­ler leurs valeurs. Au contraire, ils appro­fon­dissent leur propre foi. La fidé­li­té à leur ori­gine se conci­lie har­mo­nieu­se­ment avec une ouver­ture à ceux qui sont dif­fé­rents. D’où cela vient-il ? En par­ti­ci­pant à une semaine de ren­contre, ils ont accep­té de se mettre sous le même toit et de regar­der ensemble vers Dieu. Si c’est pos­sible à Taizé, pour­quoi ne le serait-ce pas ailleurs ?

Nous vou­drions trou­ver les mots justes pour deman­der aux chré­tiens des dif­fé­rentes Églises : ne faudrait-il pas avoir le cou­rage de nous tour­ner tous ensemble vers le Christ et, sans attendre une totale har­mo­ni­sa­tion théo­lo­gique, de nous déci­der à nous « mettre sous le même toit » ? Ne serait-il pas pos­sible d’accomplir notre uni­té en Christ (qui, lui, n’est pas divi­sé), tout en sachant que les dif­fé­rentes expres­sions de la foi, bien loin de nous divi­ser, peuvent être la source d’un enri­chis­se­ment mutuel et constant ?

Frère Aloïs, Vers de nou­velles solidarités

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